Île-de-France, Essonne (91), Orsay, Zac de Corbeville, partie Ouest, PHASE 2. Rapport de diagnostic
Résumé
La poursuite des aménagements de la Zac de Corbeville, à Orsay, dans l’Essonne, a donné lieu à une prescription de sondages archéologiques préventifs complémentaires par les services de l’Etat, sur 4 ha.
Les parcelles Nord et Sud, de superficies à peu près égales, sont séparées par le tracé de la ligne du métro 18, diagnostiqué en janvier 2020.
Depuis le début des années 2000, le plateau de Saclay, sujet à une opération d’urbanisme d’intérêt national, a fait l’objet de nombreuses interventions et découvertes archéologiques.
A une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest du centre de Paris, au nord de la région naturelle du Hurepoix (pays de Josas), la Plaine de Corbeville se situe sur le rebord Sud-Est du plateau, le long de la vallée de l’Yvette.
La Carte géologique indique une couverture limoneuse, reposant sur des sables argileux épisodiques (de Lozère) et des argiles tertiaires à meulière.
L’intervention sur le terrain s’est déroulée du 16 novembre au 11 décembre 2020. 20 tranchées, dont certaines comportant des fenêtres complémentaires, ont été creusées à la pelle mécanique 20 t avec un godet de 3 m, selon un maillage régulier (8 jours ouvrés).
11 % de la surface totale de la Zone Nord ont été décapés, et la Zone Sud a été testée à hauteur de 11,9 %.
Hors creusements contemporains et chablis, près de 200 faits archéologiques ont été repérés (170 en Zone Nord et 27 en Zone Sud). Plus d’une quarantaine de sondages ont été réalisés à la pelle 20 tonnes, ou, principalement, avec une minipelle 5 tonnes (7 jours ouvrés), et 7 vestiges ont été fouillés ou testés manuellement (notamment 3 sépultures).
Plusieurs coupes ont permis d’observer la séquence sédimentaire quaternaire et les horizons pédologiques sous labours récents.
Au milieu des parcelles, la présence ténue de pièces lithiques et de céramique modelée ancienne traduit un “bruit de fond” néolithique (moyen ?), rencontré sur l’ensemble de la Zac.
Au centre de la Zone Sud, la découverte d’un probable trou de poteau du Néolithique récent (env. 3350-3000 av. J.-C), avec dépôt de deux haches polies, revêt un caractère peu commun, voire exceptionnel.
En limite septentrionale de la Zone Sud, une “cuvette” sédimentaire et une fosse ont livré un petit corpus céramique attribuable à la fin du premier âge du Fer ou du début du second.
Ils sont peut-être à rattacher à une occupation protohistorique pluriséculaire, de l’âge du Bronze final à La Tène, dont les traces, plus ou moins marquées, ont été repérées sur environ 5 ha, principalement vers l’Est et le Sud Est.
Pour la période romaine, les vestiges observés paraissent correspondre à des aménagements ruraux secondaires : probables fossés de drainage et/ou parcellaires et bordiers de chemin, dont un avec une “canalisation” de pierre, en Zone Sud.
Au Sud du château de la Martinière, attesté depuis le XIVe s., les vestiges de la Zone Nord (2 ha), s’inscrivent dans une occupation mérovingienne à capétienne, relativement dense, repérée sur au moins 9 ha, et partiellement fouillé sur 1,1 ha en 2016.
17 creusements indéterminés, 2 excavations (dont 1 empierrée), 54 fosses, 36 segments de fossés, 3 fours ou soles, 5 sépultures et 51 trous de poteau attestés, ou supposés, ont été répertoriés.
97 tessons médiévaux (VIe-XIVe s.), 68 restes de faune, ainsi qu’un culot de forge d’épuration, ont été collectés.
Un “axe de circulation”, marqué par plusieurs tronçons fossoyés, traverse l’emprise d’Est en Ouest. Il comprend un secteur d’inhumations dans sa partie orientale.
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